quelques vieux souvenirs 1967

En ce temps-là on ne plaisantait pas depuis à peine 15 jours de "formation théorique"  on nous envoie en stage
j'hérite de l'hôpital de la CHARITE service rhumatologie .
Dès le début un problème la surveillante célibataire tique avec raison je n'ai que 17,5 ans un vrai bébé et comme je dois faire mon stage chez les hommes un vrai problème je n'y connais rien ( élevée chez les  religieuses et ensuite super protégée ) oh bien sur pour la théorie pas de problème voir les cours d'anatomie et les séances en piscine ....mais devoir du jour au lendemain prendre en charge des hommes ça craint.....
Je vais avoir la responsabilité de 8 malades pour les soins d'hygiène et la surveillance de leur état , sous la houlette d'une 2ème année .
Première toilette, il est quasi-indépendant  et veut absolument au niveau intime se débrouiller seul , par contre dans le box de 4 lit je débarque en pleine guerre entre deux hospitalisés l'un est ancien douanier l'autre un ex-contrebandier et rien n'amuse plus ce dernier que de raconter tout ce qu'il a pu faire ... Lors d'un soin ce dernier me demande d'où je suis et en apprenant que je suis d'AVESNES il me dit avoir eu un jour un passage au tribunal avec un avocat nommé L..... hasard  c'est mon père de ce jour il jouera les protecteurs son voisin lui vire à la paranoia"tous des pourris "et ne voudra plus que je m'en occupe. Début novembre on me "donne "une élève arrivée en retard , ne sachant quoi en faire je lui attribue la prise de température de mes patient et lui demande de nettoyer les thermomètres . Mademoiselle D.. me convoque à 11 heures pour me demander à quoi j'ai pensé  ma "collaboratrice" non seulement les a nettoyé à l'eau chaude mais en plus pour lutter contre la propagation des germes les a ensuite mis à stériliser ...Conclusion 8 thermomètres ont explosé dans le stérilisateur cout 56 francs à lui rembourser c"est à dire 2 semaines d'argent de poche même en partageant c'est dur !
J'ai dans mes malades un certain Mr J...... ce dernier en sus de rhumatisme souffre d'une maladie de la peau :un pseuriasis généralisé , à l'époque pas de gants distribués et pourtant il fallait bien les soigner.....
traitement préconisé : un bain de permanganate puis le traiter avec de l'éosine acqueuse .... un vrai plaisir
ce fameux jour le 25 novembre j'emmène donc Mr J à la salle de bain et après lui avoir mis dans la baignoire le produit l'aide à s'y installer, le connaissant je lui dit " si jamais vous sortez de cette baignoire avavant que je revienne pour vos paquets de cigarettes vous pourrez mettre votre coeur à l'aise je n'irai plus vous en achetez"  Et je reviens dans le service m'occuper des 7 autres malades... Vers 11 heures je vois passer le grand patron  le DR VERHAEGUE , sa Surveillantes les internes externes , infirmières et élèves de 2 ème année tout excités  ... çà va çà vient ... à la fin je rejoint le groupe ma curiosité éveillée qui se dirige vers les salles de bain ils sont au moins 15 et j'entends le grand patron dire " maintenant sortez de cette baignoire à force de remettre de l'eau  chaude il n'y a plus de médication " la réponse ne tarda guère " j'attends mon infirmière si j'en sors avant qu'elle ne soit venue me chercher je me brosse de mes cigarettes.... la surveillante lui ordonne de la nommer et devant le groupe, debout dans sa baignoire nu comme un vers il les regarde , et m'apercevant  tout réjoui il dit " c'est elle alors est-ce que maintenant je peux en sortir ?
Deuxième passage dans le bureau de Mademoiselle D .. et pas pour des félicitations